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Le patrimoine maubeugeois

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MAUBEUGE

valorise son patrimoine

Un patrimoine exceptionnel

la Salle Sthrau

La salle Sthrau auparavant La Chapelle du Collège des Jésuites, a été construite en 1624, elle se situe rue Georges Paillot dans le centre de Maubeuge, elle est la preuve marquante de l’arrivée de l’art baroque. Elle est ensuite désacralisée et rebaptisée « Salle Sthrau » lors de la Révolution française, Sthrau étant le nom du petit tambour héro de la bataille de Wattignies. Tout au long du XIXe siècle le bâtiment a eu grand nombre d’utilités : écuries, salle de bal ou de récréation.

Gravement touchée par les bombardements allemands de la Première Guerre mondiale, la quasi-totalité du bâtiment est détruite, il faut attendre 1923 pour que la municipalité appelle les architectes Jean et Henri Laffite pour reconstruire l’édifice, le projet se termina en 1927. La population a pu découvrir l’ancienne chapelle transformée en une somptueuse salle des fêtes, fidèle au style art déco, elle a été le théâtre de concerts, bals et autres manifestations tout au long du XXe siècle.

Fière de ce morceau d’histoire, la ville de Maubeuge a inscrit la façade à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques en 1958, puis en 1997 l’ensemble de la salle y a été inscrite. Fermée au public en 1998, pour des raisons de sécurité, la municipalité a procédé, dès 2003, à la réfection complète de la toiture et des verrières afin d’assurer l’étanchéité du bâtiment, pour éviter sa détérioration.

Au rez-de chaussée, on y trouve une salle de musique de 180 m² ornée d’une série de panneaux peints et d’un plafond à caisson en stuc et à l’étage une salle de bal de 240 m².

Une verrière ovale 84 m², réalisée en vitraux colorés, surplombe le pallier du premier étage, elle est accompagnée par deux immenses fresques de part et d’autre du balconnet, réalisées par Henri Laffite lui-même, comme toutes les autres fresques du bâtiment.

Les décorations en fer forgé qui ornent les bouches d’aération, les portes et qui composent les balustrades, ajoutent un immense caché à l’ensemble de la salle Sthrau, d’autant plus que c’est la réalisation d’une entreprise locale.

La salle Sthrau est un lieu chargé d’histoire qui a survécu pendant des siècles.

Le 8 novembre 2018, la ville de Maubeuge a inauguré la fin du grand chantier de sa restauration. Après plus d’un an de travaux, la salle a retrouvé son lustre d’antan et s’apprête à redevenir un lieu de culture et d’échanges, en plein centre-ville de Maubeuge.

L’église Saint-Pierre Saint-Paul construite de 1955 à 1958, est la reconstruction de l’église Saint-Pierre détruite par les bombardements allemands 1940. Installée sur le point le plus haut de Maubeuge, son clocher culmine à 43 mètres, constitué d’un fronton en brique de verre.

Le conseil municipal avait confié le projet à André Lurçat et Henri Laffite. À eux deux ils ont édifié une église moderne,  influencée par la pensée Lurçat, estimant que le christianisme devait disparaître à la fin du siècle. Il a donc conçu l’église comme provisoire, une église rectangulaire pouvant se reconvertir en salle de conférences une fois le christianisme éteint. Par conséquent la nef peut accueillir plus de mille personnes assises. Une église unique en son genre qui aura fait couler beaucoup d’encre, aux vues des controverses qu’elle a pu rencontrer.

C’est en 1679, que Louis XIV charge Vauban de faire de Maubeuge une place forte, à la fois offensive et défensive, au point le plus exposé de la frontière de la France.

Ainsi de 1679 à 1685, l’emploi de plus de 8 000 hommes, 120 000 m³ de terres et de pierrailles, 189 000 m³ de maçonnerie ont été nécessaires à la construction des remparts. Après la guerre en 1940, 90% de la ville de Maubeuge a été détruite.

La ville de Maubeuge décide de donner le projet de reconstruction à André Lurçat qui décide de préserver l’essentiel des fortifications et d’étendre le centre-ville à la périphérie de l’enceinte médiéval, l’ensemble des fortifications deviennent donc des espaces verts en plein cœur de la cité.

Depuis la ville de Maubeuge ne cesse d’entretenir et de rénover ce morceau d’histoire.

Avez-vous déjà remarqué cette jeune fille de marbre attentive située non loin de l’entrée du zoo ?

Avec sa main autour de l’oreille gauche, elle semble être à l’écoute d’un son ou d’une voix mystérieuse. Née en 1894, elle n’est pas originaire de chez nous. Figurant dans les collections du musée du Louvre jusqu’en 1965, elle séjourne depuis dans notre ville. Son créateur, Jean-Alexandre Pézieux, originaire de Lyon, a travaillé dans l’atelier d’un certain Auguste Rodin.

Place Vauban, au sommet d’un haut socle de pierre, un soldat piétinant un canon ennemi brandit un fusil à baïonnette. À ses pieds, trois généraux vainqueurs (Jourdan, Carnot et Duquesnoy) se congratulent en se serrant dans les bras. Cet impressionnant groupe de personnages en bronze célèbre un épisode des guerres révolutionnaires survenues le 16 octobre 1793 à Wattignies. Dans ce village, les troupes françaises profitèrent d’une journée brumeuse d’automne pour mettre en déroute l’armée autrichienne pourtant largement supérieure en nombre. Réalisé par le Valenciennois Léon Fagel, le monument est inauguré en 1893 en présence du président de la République Sadi Carnot sur l’ancienne place d’Armes située à l’emplacement de notre avenue Jean Mabuse.

Coiffé d’un chapeau de cuir, un personnage à la barbe fournie veille sur le mail de Sambre. Il s’agit du plus illustre peintre né dans notre ville, Jean Gossart dit Mabuse, version déformée de Maubeuge.

Né à la fin du Moyen-Âge, cet artiste a marqué la peinture flamande en s’inspirant des décors de la Renaissance italienne. Le portrait a traversé bien des épreuves.

Construite en 1682 par Vauban, la porte de Mons magnifie la puissance du monarque Louis XIV. La porte est la seule rescapée des trois portes de l’enceinte. Vauban avait fait édifier au sud des fortifications la Porte de France, détruite en 1958. Au XIXe siècle, on construit la porte de Bavay, prévue dans le projet de Vauban mais non réalisée. Elle est détruite en 1952.

La Porte de Mons abritait un corps de garde, des logements pour un officier et des hommes de troupe, un cachot et des locaux techniques pour la manœuvre du pont-levis. Les matériaux sont d’origine locale : brique, pierre bleue et grès. La façade de la porte est triomphale. Un écu armorié aux trois fleurs de lys est encadré par un trophée d’armes d’esprit baroque. Une inscription en latin commémore la fin des travaux : « Louis le Grand, Roi très chrétien, triomphant des Belges, des Séquanes et des Germains, dans sa durable majesté, afin d’opposer la capitale du Hainaut un rempart proche et solide, a entouré cette ville de fortifications et d’ouvrages de défense. L’an du Christ 1685. »

Sous la voûte, deux plaques rendent hommage aux défenseurs de Maubeuge : le Colonel Schouller en 1814 et le Général Fournier en 1914. La Porte de Mons a été classée Monument Historique en 1924.

Elle abrite aujourd’hui la Office de Tourisme Maubeuge Sambre Avesnois et accueille tout au long de l’année des expositions, des concerts et des conférences.

Le bâtiment a été construit entre 1678 et 1689 d’après un projet de Vauban. L’arsenal, qui mesure 103m de long sur 12m de large, se trouve près de la poudrière, à l’abri derrière les remparts. La salle d’armes contenait, à la fin du XVIIe, des milliers de mousquets et des centaines de hallebardes. Destiné à l’armée, l’arsenal servit à entretenir, réparer et recevoir le matériel et les armes commandés à la manufacture d’armes de Maubeuge.

Durant la Révolution, on y déposa des archives du Chapitre. Après le siège de 1815, les armées prussiennes le dévalisèrent. Sous la Troisième République, il continua à recevoir le matériel de guerre puis devint le siège de la direction de
l’Artillerie.

En 1923, il est détruit par un gigantesque incendie. Treize ans plus tard, il est enfin restauré afin de loger les nouvelles troupes, les soldats d’infanterie, et devient ainsi la caserne de l’arsenal. En 1940, les Allemands prennent possession des lieux. Après la libération, il sera partiellement utilisé par les scouts avant d’être abandonné.

En 1982 et jusqu’au début des années 2010, le Centre Culturel de l’Arsenal
accueille la bibliothèque et de nombreuses associations culturelles et sportives. Aujourd’hui, la ville travaille sur sa réhabilitation avec un projet mixte en cours d’élaboration.

Le moulin Tablette

Cette tour de brique semble aujourd’hui comme cachée au milieu de la ville. À l’époque de sa construction, vers 1799, le moulin était pourtant situé sur une petite hauteur à l’extérieure des remparts, dans la plaine menant au hameau de Sous-le-Bois. Unique il est le seul en Europe à posséder un colombage intérieur : une ossature en poutre de bois soutient tout le bâtiment.

L’édifice porte le surnom de son dernier propriétaire, un membre de la famille Vital Legay. Dans les années 1920, les autorités militaires souhaitaient supprimer sa haute toiture et ses ailes qui gênaient la visibilité des fortifications. Ces travaux ne seront finalement jamais exécutés.

Sur la place Verte vous croisez d’étranges tubes blancs et rouges se tortillant vers les aires telles les branches d’un arbre métallique. Cette œuvre, le « Remplissage vide » a été créée en 2015 par le franco-québécois Damien Gillot originaire de Maubeuge, à l’occasion d’un festival artistique dédié à la Belle Province. Utilisant des pièces de Kangoo données par MCA, c’est un hommage à la tradition industrielle des bords de Sambre.

Non loin du « Remplissage du vide » se trouve un statut du dieu grec Apollon, protecteur des arts et de la musique. Cette œuvre élégante de François Sicart datant de 1930, appartenant au musée d’Orsay, a été prêtée au musée Henri Boez en 1956. À noter qu’un frère jumeau de notre Apollon nordiste orne la fontaine Archibald à Sydney en Australie.

Depuis la canalisation de la Sambre au début du XIXe siècle, une maison de fonction a été bâtie près de l’écluse. La première construction est détruite pendant la Seconde Guerre mondiale. Lors de la reconstruction de la ville à partir de 1948, l’architecte André Lurçat dresse les plans d’une demeure contemporaine en brique et béton armée pour la remplacer. Depuis 2015, une ligne jaune en pointillé parcourt la façade, apportant sa touche de couleur au revêtement blanc. Il s’agit de la création du plasticien valenciennois Nicolas Guiet, imaginée lors d’une résidence d’artiste organisé par l’association Idem+Arts.

À côté de la place de l’Industrie, l’église de Sous-le-Bois appelée aussi Notre-Dame du Tilleul rappelle le développement du faubourg de Sous-le Bois au XIXe siècle. Dans les années 1860, plus de vingt ans après l’installation des premiers hauts-fourneaux entre la Sambre et le Flamenne, ce faubourg ouvrier en pleine expansion ne possède toujours pas sa propre église. Des pétitions réclament la construction d’un édifice pour le culte afin de lutter contre l’influence néfaste des cabarets.

Le lieu de culte sort finalement de terre grâce au soutien de grands patrons industriels comme René Hamoir. De l’extérieur, la façade semble peu originale. Une fois ses portes franchies, c’est cependant la surprise. Des colonnes et des arcs de fonte aux motifs végétaux d’une finesse remarquable émerveillent les visiteurs. Ces structures métalliques ont été conçues par l’ingénieur belge Vogel qui s’est appuyé sur le savoir-faire sidérurgique local. Unique dans notre région, cette technique n’est pas sans rappeler celle utilisée par l’architecte Baltard à Paris quelques années plus tôt.

Cet édifice, construit en 1874, est un kiosque à concert. De plein-pied, il permettait aux Maubeugeois d’écouter de la musique sur la place publique et de se rencontrer lors du concert dominical.

De forme décagonale, il repose sur un soubassement en maçonnerie de briques. Les poteaux sont en fonte, le garde-corps et les linteaux en fer forgé. Le toit pentu est recouvert de zinc. Le plafond, en bois, procure une excellente caisse de résonance. Ce kiosque peut accueillir 65 musiciens.

Au XIXe siècle, Maubeuge était réputée pour le dynamisme de ses festivités et la fréquence de ses prestations musicales. Les sociétés de musique locales et la garnison militaire donnaient alors un concert par semaine. La qualité des concerts attirait le grand public sous les marronniers en face des bâtiments du Chapitre.

Au début du XVIIe siècle, les Jésuites font construire à Maubeuge un collège et une chapelle de style baroque, devenue la salle Sthrau. En 1765, le collège devient Collège Royal de Maubeuge comme l’indique
l’inscription latine au-dessus du portail « Collegium Regium Malbodiense ».

Durant la Révolution, il cesse de fonctionner comme tel et devient un lieu de recherche scientifique pour le génie militaire. C’est en effet ici que l’aérostation est inventée. Dès 1793, des savants, des ingénieurs et des militaires s’installent au collège et étudient les moyens de lancer un ballon dans les airs afin d’observer le front nord menacé par les Autrichiens. Le physicien Coutelle parvient à gonfler un ballon baptisé « l’Entreprenant » qui s’élève de la cour du collège. Le général Favereau observe, à bord de la nacelle, le dispositif militaire et les campements autrichiens au sud de la ville où aura lieu la bataille de Wattignies.

En 1794, « l’Entreprenant » rend encore de bons services à l’état-major de Jourdan, lors du siège de Charleroi et lors de la bataille de Fleurus. Un
centre d’aérostation militaire sera créé en 1910 à Maubeuge.

Au XIXe siècle, l’établissement retrouve sa vocation première avec la création d’une école secondaire de garçons, puis reprend le nom de collège sous l’Empire. Il abrita le collège Coutelle pour, aujourd’hui, accueillir des associations culturelles au sein du pôle Lafitte

La Chapelle des Sœurs Noires date du XVIIe siècle. De style baroque, elle est classée Monument Historique. Installées à Maubeuge au début du XVe siècle, les religieuses de Saint- Augustin, dites Soeurs-Noires, appelées ainsi en raison de leurs habits noirs, avaient une vocation charitable. Leur couvent fut fondé en 1455 derrière l’ancienne place du Marché aux Herbes. Dans un premier temps, les Sœurs-Noires se vouèrent au soulagement des malades puis à partir du XVIIe siècle à l’éducation des jeunes filles sans fortune.

En 1680, Vauban fit construire un hôpital militaire qui engloba le couvent. Après avoir servi de dépôt militaire, la chapelle accueillit après la guerre une société de musique, la première bibliothèque municipale et le temple protestant.

Elle est aujourd’hui devenue le siège de l’Université du Temps Libre.